Ce qui devait être un simple trajet ferroviaire s’est transformé en épreuve pour les passagers du train parti de Matadi le 9 novembre à 7h30, et arrivé à Kinshasa… le 10 novembre à 3h du matin.
Vingt heures de voyage pour une distance de moins de 400 km : une performance qui en dit long sur l’état lamentable du réseau ferroviaire géré par l’ONATRA.
Sous la direction du DG Lukusa, l’entreprise publique semble avoir abandonné toute ambition de modernisation. Locomotives obsolètes, arrêts prolongés, pannes à répétition et un mépris flagrant du confort des passagers : le rail congolais est à bout de souffle. Ce n’est plus un service de transport, c’est une traversée du désespoir.
Pendant que les discours officiels parlent de relance et de performances, les réalités sur les rails révèlent une gestion déconnectée, inefficace, et visiblement indifférente aux attentes des citoyens. Jusqu’à quand l’État tolérera-t-il qu’un outil aussi stratégique soit traité avec autant de légèreté ?
Les témoignages recueillis auprès des passagers parlent d’arrêts prolongés sans explication, d’une lenteur inquiétante sur plusieurs tronçons et de conditions de voyage précaires. Sans climatisation, sans sécurité et souvent sans information, les usagers se sentent abandonnés, traités comme de simples colis. Le tout, avec des billets vendus à prix fort, comme si le service était à la hauteur.
Ce voyage interminable illustre une vérité que les dirigeants refusent d’affronter : le rail congolais meurt à petit feu. L’ONATRA, autrefois acteur clé de l’intégration nationale, est aujourd’hui un mastodonte vidé de sa mission, dirigé sans vision, et rongé par la négligence. Pendant ce temps, les discours officiels s’accrochent à des bilans fictifs et à des promesses qui n’engagent plus personne.
Au lieu de relancer un véritable plan de modernisation, on préfère maquiller l’échec. Le train du 9 novembre en est la preuve vivante : il ne transporte plus seulement des passagers, mais aussi le poids de l’incurie et de l’indifférence.
Tant que l’on continuera à confier les rênes de nos infrastructures à des dirigeants plus soucieux de leur image que du service public, le rail congolais restera à quai
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