Le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV), censé incarner l’espoir pour des milliers de Congolais meurtris, est aujourd’hui au cœur d’un scandale qui soulève des interrogations profondes sur la gouvernance publique en République Démocratique du Congo.
Selon des révélations récentes, le Directeur Général du FONAREV, Patrick Fata, percevrait une rémunération mensuelle de 48 000 dollars, hors primes et avantages en nature.
Ce montant, largement supérieur aux salaires des ministres et députés, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique, d’autant plus que les résultats concrets du fonds restent dérisoires.
Entre 2024 et 2025, moins de 2,5 % des 212 millions de dollars collectés auraient été effectivement alloués aux victimes. Le reste aurait été englouti dans des dépenses administratives, des primes rétroactives, des SUV de fonction, des soins médicaux à l’étranger et des indemnités de logement.
Une gestion jugée opaque et dispendieuse, qui contraste violemment avec la précarité des bénéficiaires censés être au cœur de la mission du FONAREV.
Au-delà des chiffres, c’est la légitimité même de l’institution qui est remise en cause.
Créé par simple arrêté ministériel, sans fondement légal clair, le FONAREV semble avoir été conçu davantage comme un instrument de rente que comme un outil de justice réparatrice.
Des voix s’élèvent pour dénoncer une « prédation institutionnalisée » et réclamer des audits indépendants, des poursuites judiciaires et une refonte complète du mécanisme de réparation.
Car derrière les chiffres et les privilèges, ce sont des vies brisées qui attendent encore justice.
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