La Haute Cour militaire poursuit sans désemparer ses audiences dans le cadre du procès qui oppose l'auditeur général en l'occurrence l'Officier du ministère public et les parties civiles Yannick Arsène Tshimanga, Nathalie Tshimanga et autres contre les prévenus Carine Lokeso commissaire Supérieure adjointe de la PNC, incriminés dans l'assassinat de Rossy Mukendi, activiste du mouvement citoyen Pro-democratie.
Au cours de l'audience du 22 mai consacrée à la plaidoirie de la défense de la prévenue Carine Lokeso, ses avocats conseil ont invité la Haute Cour militaire à acquitter purement et simplement leur cliente étant donné que les éléments constitutifs des infractions mises à sa charge ne sont pas établis.
Les avocats de Carine Lokeso ont notamment relevé les infractions de meurtre, la participation criminelle, la violation des consignes et autres, lesquelles ne sont pas établies, selon eux.
En conséquence, ils ont plaidé pour que la plus haute juridiction militaire du pays, puisse renvoyer la Commissaire supérieure adjointe de la PNC Carine Lokeso de fins de toutes poursuites judiciaires, étant donné qu'elle n'est pour rien.
Les avocats de Carine Lokeso regrettent que leur cliente soit restée incarcérée dans les geôles pendant longtemps sans que l'accusation ne puisse apporter la moindre preuve de sa culpabilité.
Violation des consignes
Parlant de la prévention de la violation des consignes, le conseil de la prévenue Carine Lokeso s'est interrogé sur comment cette dernière a pu donner l'ordre de tirer pour disperser les manifestants pendant qu'elle se trouvait dans la jeep et comment est-ce que cet ordre a sauté et en lieu et place de tirer pour disperser les manifestants, on a commencé à tirer sur les gens.
L'avocat a invité la haute Cour militaire à considérer que même l'infraction de violation des consignes retenue à charge de la prévenue Carine Lokeso n'existe pas.
Il a fait savoir que le ministère a apporté un nouveau moyen, au moment où la loi stipule qu'un nouveau moyen n'est pas admis lorsque les parties ont interjeté appel.
'' Même dans sa façon de se présenter sur lieu du crime, atteste que le policier brigadier Tokis Kumbo n'est pas celui qui a tiré sur la victime Rossy Mukendi Tshimanga '', a fait remarquer cet auxiliaire de justice, soutenant qu'il existe plusieurs preuves qui attestent véritablement que la prévenue Carine Lokeso commissaire Supérieure adjointe, n'est pour rien dans cette affaire.
A lui en croire, pour arriver à établir la culpabilité de Carine Lokeso ou sa responsabilité, il faut qu'on arrive à établir celle de Tokis Kumbo. Pourtant, Tokis Kumbo n'est même pas le responsable du meurtre de Rossy Mukendi. Qu'en sera-t-il celle de Carine Lokeso ?
'' On dit que Carine Lokeso est poursuivie pour violation des consignes, mais Tokis Kumbo n'est pas poursuivi pour cette infraction des violations des consignes. Comment Tokis Kumbo peut être meurtrier sans avoir violer la consigne. On ne peut être meurtrier que quand on a violé la consigne.
Le premier juge a relevé que comme il y a eu clameur publique notamment avec l'influence politique de l'UDPS, ils supposent que Tokis Kumbo avait l'intention de donner la mort et qu'il l'a fait '', a indiqué l'avocat, avant de qualifié de la légèreté la décision prise par le premier juge.
Pour ce faire, la défense de Carine Lokeso a demandé aux juges de cette haute Instance judiciaire de ne pas considérer la décision de la Cour militaire de Kinshasa/Matete comme étant un arrêt d'une Cour responsable.
Réformer l'arrêt de la Cour militaire
''Je connais la sacralité et sagesse qui vous incarnent et la manière dont vous présentez vos arrêts. Vous allez réformer de fond en comble cette œuvre du premier juge et faire ce qu'aurait dû faire le juge du premier degré.
Plaidé non coupable
Poursuivant sa plaidoirie, cet avocat a martelé que la prévenue Carine Lokeso plaide, sa cliente plaide non coupable de toutes les préventions mises à sa charge. Elle note que la violation des consignes n'est pas établie dans son chef. Il soutient qu'il s'agit d'un nouveau moyen ajouté par le ministère public.
Dans le même ordre d'idée, il argue que l'infraction de meurtre n'est pas prouvée car tous les éléments constitutifs de meurtre ne sont pas réunis.
Et parce qu'il n'y a pas de meurtre, il n'y a pas non plus de participation criminelle et surtout pas d'abus d'autorité, a-t-il accentué.
S'agissant de l'assaut, abordé par un autre conseil de la défense de Carine Lokeso, celui-ci explique que l'assaut est un terme tactic qui s'emploie lorsque les militaires sont en face d'un ennemi et non face à la population.
Un procédé qui intervient lorsque les unités de combat en opérations sont en train de progresser vers l'ennemi. En ce moment, le commandant de l'unité fixe les troupes.
Quid de l'assaut ?
S'agissant de ''l'assaut '', ordre qui serait donné par Carine Lokeso aux policiers de tirer pour disperser les manifestants, l'un de ses avocats conseil explique ce concept.
Celui-ci explique que l'assaut est un terme tactic qui s'emploie lorsque les militaires sont en face d'un ennemi et non face à la population. Un procédé qui intervient lorsque les unités de combat en opération, sont en train de progresser vers l'ennemi.
En ce moment, le commandant de l'unité fixe les troupes.
Il fait remarquer que l'assaut ne se fait pas en marchant mais en courant.
Mais dans le cas sous examen, il indique qu'étant sur le lieu du crime, le renseignant Alexis Mukenge wa Mukenge avait soutenu que Carine Lokeso aurait demandé aux policiers de descendre sur le lieu du crime et l'a entendu dire ''à l'assaut ''et Tokis Kumbo a tiré.
Et Mukenga dira à Carine Lokeso ''Omoni makambu mutu nayo asali ''. Pour cet avocat, le renseignant Mukenge wa Mukenge a été manipulé pour jeter de peau de banane à sa cliente.
Pour cet avocat, dans le cas sous examen, '' l'assaut'' vanté par Mukenge wa Mukenge n'existe pas. Il soutient que Mukenga wa Mukenga est le faussaire dans cette affaire et connait parfaitement le meurtrier de Rossy Mukendi.
Quid du meurtre
Abordant la prévention de meurtre, la défense note qu'il n'y a pas de participation criminelle sans meurtre. Il doit y avoir existence d'un acte positif.
La défense parle d'un doute béant du fait qu'il n'existe pas de meurtre dans le chef de Carine Lokeso.
Il note que l'élément relatif à la participation criminelle n'existe pas. '' La procédure veut que lorsque vous êtes en train d'analyser les éléments constitutifs d'une infraction, lorsqu'un élément fait défaut, arrêter vous là. C'est le doute du fond en comble '', a fait remarquer l'avocat.
Prenant la parole pour sa plaidoirie, le collectif des avocats du prévenu Tokis Kumbo, ont sollicité une remise, question de leur permettre d'avoir plus de temps pour développer leurs arguments. La Haute Cour militaire qui a accédé à leur demande, a renvoyé l'affaire au 2 juin prochain.
Nico Kassanda
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